L’INSEE vient de publier sa note annuelle « Les comptes de la nation en 2020 ». Celle-ci donne un certain nombre d’éclairages sur la situation économique générée par la crise du Covid-19.
Le produit intérieur brut (PIB) a chuté de 7,9 % en 2020, après avoir progressé d’un peu moins de 2% en 2018 et 2019. La baisse de la production a été particulièrement importante dans la production manufacturière (− 12,7 %), les raffineries (− 27,7 % en volume), les biens d’équipement (− 11,4 %) et les services (− 7,6 %). La consommation des ménages a quant à elle chuté de 7,1% en volume et les exportations de 15,8%. « Le recul est très largement consécutif à la crise sanitaire liée à la Covid-19 : l’économie a été fortement perturbée par l’épidémie, tandis que les mesures visant à limiter sa propagation (confinements, couvre-feux, fermetures de commerces, etc.), prises à la fois en France et dans de nombreux pays étrangers, ont à leur tour ralenti l’activité. La baisse mesurée cette année est ainsi la plus importante dans l’histoire des comptes nationaux français, établis depuis 1949. », précise l’INSEE.
À noter également que le revenu disponible brut des ménages a progressé de 1% en 2020, malgré la crise sanitaire. Au global, le pouvoir d’achat a légèrement augmenté (+0,4%), principalement grâce à la baisse des prix énergétiques (− 4,2%).
Dans cet environnement, les entreprises ont bénéficié des nombreux dispositifs d’aides publiques. En particulier, la masse salariale des sociétés non financières a baissé de 50 milliards d’euros grâce au dispositif d’activité partielle.
Grâce à cette baisse, le taux de marge des sociétés non financières (mesuré par l’INSEE en divisant l’Excédent brut d’exploitation par la valeur ajoutée) s’établit en 2020 à 31,8 %, soit un niveau proche de celui observé entre 2015 et 2018. Il était supérieur en 2019 mais c’était uniquement à cause de l’effet du « double versement » du CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) cette année-là. En 2020, les dispositifs d’aides publiques ont donc permis aux entreprises de maintenir leur taux de marge tout en produisant beaucoup moins.