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Budget 2025 : les grandes entreprises peu mises à contribution

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, adopté le 6 février dernier, prévoit une surtaxe temporaire sur l’impôt sur les sociétés (IS) : 20,6 % pour les entreprises avec un chiffre d’affaires entre 1 milliard et 3 milliards d’euros, et 41,2 % au-delà de 3 milliards. Cette mesure, visant 440 groupes, devrait rapporter 7,8 milliards d’euros en 2025 avant de disparaître en 2026. Cet effort temporaire reste toutefois modeste par rapport à la baisse de l’IS de 33 % à 25 % octroyée ces dernières années aux entreprises, et qui coûte à l’État 11 milliards d’euros chaque année.

Quant à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), impôt crucial pour le financement des collectivités, sa suppression, initialement prévue pour 2027, est repoussée à 2030.

Le budget 2025 prévoit également une nouvelle taxe sur les rachats d’actions. Courante chez les grandes entreprises cotées, cette pratique consiste à racheter des actions pour réduire leur nombre en circulation, augmentant ainsi la valeur des parts détenues par les actionnaires. Ce dispositif, issu du projet de budget de Michel Barnier, devrait générer 400 millions d’euros de recettes publiques, une broutille par rapport aux 25,4 milliards d’euros de rachats d’actions réalisés par les entreprises du CAC 40 l’année dernière.

Des coupes budgétaires qui pèsent sur les services publics et les ménages

Le budget 2025 marque surtout un désengagement environnemental avec une baisse de 14 % des dépenses écologiques, à 21 milliards d’euros. Parmi les victimes : le « fonds vert », essentiel à la transition écologique locale. Son budget passe de 2,5 milliards d’euros en 2024 à 1,15 milliard cette année. Par ailleurs, le budget comprend plusieurs mesures d’économies pour la fonction publique, notamment le gel du point d’indice des fonctionnaires en 2025 et la réduction de l’indemnisation des arrêts maladie de 100 % à 90 %.

En définitive, le budget Bayrou confirme un déséquilibre : il ménage les grandes entreprises tout en alourdissant la charge des ménages par des coupes dans les services publics et les investissements écologiques.