NOUS CONTACTER

Risques psychosociaux et santé des travailleurs : l’organisation du travail à nouveau mise en cause

Risques psychosociaux et santé des travailleurs

Si le lien entre l’exposition aux risques psychosociaux et les atteintes à la santé des travailleurs était déjà établi, des données récentes – consolidées sur les vingt dernières années – viennent le confirmer.

 L’étude mise à jour par l’INRS en décembre 2024, permet de réaffirmer la nécessité d’identifier et de prévenir les risques psychosociaux dont les conséquences sur la santé sont multiples.

Parmi les effets observés, on retrouve les maladies cardiovasculaires, les troubles musculosquelettiques (TMS), les comportements à risque pour la santé (inactivité physique et consommation d’alcool), la dégradation de la santé mentale (dépression, burnout, troubles du sommeil) et les accidents du travail.

Autres constats marquants rappelés par l’étude :

– les salariés exposés à un temps de travail prolongé (supérieur à 48 heures par semaine) présentent un risque supérieur de 20 % de souffrir d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ;

– les salariés exposés à une forte demande psychologique sont 2 fois plus susceptibles de développer des troubles mentaux comme la dépression, le burnout et les troubles du sommeil. Tel serait le cas d’une infirmière soumise à des exigences émotionnelles élevées dues au traitement de patients en état critique et sans latitude pour organiser son travail ou encore d’un commercial qui subirait une pression constante pour atteindre des objectifs de performance irréalistes et qui adopterait des comportements compensatoires pour tenir au travail ;

– les salariés qui manquent de soutien de la part de leur hiérarchie ou des collègues présentent un risque supérieur de 40 % de souffrir de lombalgie ;

– enfin, les violences internes sur le lieu de travail multiplient par 1,21 le risque d’accidents du travail.

Ces situations à risque sont directement liées à la manière dont les entreprises sont gérées et organisées. Les employeurs qui continueraient d’ignorer les effets des facteurs organisationnels exposeraient en toute connaissance de cause les salariés à des pathologies et des accidents graves.

L’identification de ces facteurs organisationnels reste indispensable pour prévenir les risques psychosociaux. Compte tenu de leurs prérogatives en santé au travail, les représentants du personnel, le cas échéant accompagnés et formés par leur expert habilité en santé sécurité et conditions de travail, peuvent jouer un rôle déterminant.