Le gouvernement et les médias se sont gargarisés des annonces de la Dares indiquant que 3,2 millions de personnes étaient inscrites à Pôle emploi au premier trimestre 2022, soit une baisse de 5% par rapport à fin 2021. Sur un an, le recul s’établit à 15,7 %, ce qui est très important, d’autant plus dans la période actuelle traversée par la crise ukrainienne et un niveau d’inflation record.
Cela dit, ce chiffre reste tout de même à nuancer. En effet, il ne prend en compte que la catégorie A, qui regroupe les personnes sans emploi, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi, et à la recherche d’un emploi, quel que soit le type de contrat (CDI, CDD, à temps plein, à temps partiel, temporaire ou saisonnier).
Les catégories B et C sont quant à elles souvent oubliées dans les présentations du gouvernement et des médias, alors qu’elles sont également importantes à analyser :
- La catégorie B regroupe les chômeurs qui sont en recherche active, mais ont toutefois eu une activité partielle de 78 heures maximum au cours du dernier mois.
- La catégorie C présente quant à elle les demandeurs d’emploi qui ont eu « une activité réduite longue », car ils ont travaillé plus de 78 heures durant le dernier mois.
Si on regarde les trois catégories A, B et C, la baisse du chômage est moins marquée : le nombre de demandeurs d’emplois n’a diminué que de 2,7 % (-152 000) sur le dernier trimestre. Le nombre de chômeurs de catégorie B a progressé de 2,2% et celui de la catégorie C a stagné.
De plus, ces chiffres ne regroupent que les personnes inscrites à Pôle emploi. Toutes les personnes qui ont été radiées n’y apparaissent bien sûr plus et elles sont de plus en plus nombreuses. Selon la Dares, les radiations administratives ont progressé de 40,8 % sur un an. Cela est dû à l’augmentation du nombre de contrôles et à leur durcissement. Entre 2019 et 2021, 15% des personnes contrôlées ont été radiées.