Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit d’introduire plusieurs mesures fiscales visant à redresser les comptes publics. Les débats parlementaires l’ont beaucoup amendé ces dernières semaines, mais il a ensuite été rejeté par l’Assemblée nationale, ce qui permet au gouvernement de transmettre la version initiale de son texte au Sénat. Le but affiché de ce budget est de parvenir à 60 milliards d’euros d’économies pour 2025. Ces nouvelles dispositions auront des répercussions sur les grandes entreprises, mais ne compenseront pas les nombreux cadeaux fiscaux dont elles ont bénéficié ces dernières années, en particulier la baisse de l’impôt sur les bénéfices de 33% à 25%, qui coûte à l’État 11 milliards d’euros chaque année.
Le budget 2025 prévoit, en particulier, l’instauration d’une contribution exceptionnelle sur les bénéfices. Cette taxe temporaire, prévue uniquement pour deux ans, est limitée aux entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros, avec un taux fixé à 20,6 % de l’impôt sur les sociétés dû pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 1 et 3 milliards d’euros, et à 41,2 % pour celles dont le chiffre d’affaires dépasse 3 milliards d’euros. Cette mesure vise à générer 8 milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires l’année prochaine.
Le gouvernement prévoit également de mettre en place une taxe de 8 % sur les réductions de capital réalisées à la suite de rachats d’actions, applicable aux entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse un milliard d’euros. De plus, il prévoit de récupérer 4 milliards d’euros en réduisant légèrement les exonérations de cotisations sociales, dont le montant a atteint 75 milliards d’euros en 2023.
Ces « efforts » demandés aux grandes entreprises apparaissent bien faibles par rapport aux 41,3 milliards de réductions de dépenses publiques qui vont impacter le quotidien de l’ensemble des Français (suppression d’emplois publics, baisse de la part prise en charge par l’Assurance maladie dans le remboursement des consultations chez le médecin, diminution de l’indemnisation des arrêts maladie, etc.).