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État des lieux : la santé mentale des salariés se dégrade fortement !

Alors que les protocoles sanitaires nationaux laissent entrevoir le bout du tunnel pour les salariés, les évaluations des conséquences de la crise sur le monde du travail commencent à se préciser.

Les différentes études de 2020 avaient permis de constater les violents effets sur les conditions de travail : risques accrus pour les salariés sur site, mise en place du télétravail en mode dégradé, accroissement de la charge et des amplitudes horaires, amplification des troubles musculosquelettiques et anxieux, etc. S’y ajoutent les pertes de pouvoir d’achat et les impacts sur le marché du travail avec notamment la forte accélération des licenciements collectifs et des réorganisations d’entreprise.

Deux études viennent d’être publiées et permettent de préciser l’influence de la crise sanitaire sur la santé psychologique des travailleurs. L’enquête récente de la DARES est riche d’enseignement et dresse un panorama précis de la diversité des situations. Elle montre notamment que 40% des salariés ont vu leurs conditions de travail se dégrader ou s’intensifier. Ce sont d’abord les femmes qui sont les plus touchées, dans le secteur médico-social évidemment, mais aussi des cadres et professions intermédiaires tous secteurs confondus. Les salariés témoignent d’horaires plus longs, plus atypiques (travail le soir, tôt le matin, etc.), d’isolement ou de perte du sentiment d’utilité des tâches réalisées. Outre l’intensification du travail, c’est le niveau d’exigences émotionnelles qui croit. Les sondés se disent ainsi plus souvent « bouleversés, secoués, émus dans leur travail ».

Une conclusion qui résonne avec un autre sondage. Selon le baromètre de la santé psychologique d’Opinion Way, ce sont 45% des salariés qui souffrent de détresse psychologique, dont 20% à des niveaux élevés. En un an, le sondeur estime que les dépressions sévères ont doublé et que le taux de ces pathologies nécessitant un accompagnement explose, passant de 21% à 36%.

C’est donc dans ce contexte très lourd que le CSE devra exercer ses prérogatives SSCT dans les mois à venir. Effectivement, les protocoles de sortie de crise n’auront pas les mêmes effets sur les salariés selon leur niveau de souffrance et d’épuisement psychologique : retour des temps de transport, réduction des amplitudes horaires pour les salariés qui étaient en télétravail, régulation des gestes barrières sur site, etc. Si l’employeur ne prévoit pas de mesures particulières face aux pathologies développées pendant un an, il faudra pouvoir trouver les moyens de mesurer l’état de santé des salariés et d’adapter en conséquence les mesures de prévention.